Le test de Campbell : comprendre la personnalité de son chiot

Avant d’accueillir un chiot, il est naturel de se demander quel sera son tempérament : calme, volontaire, réservé, dominant ? Le test de Campbell, mis au point dans les années 1970 par le psychologue américain William Campbell, est un outil précieux pour mieux cerner la personnalité d’un chiot dès son plus jeune âge.

Mais attention : il ne s’agit pas d’une vérité absolue. Le test aide à définir les grandes lignes de la personnalité, mais l’éducation, l’environnement et la relation avec le maître influenceront fortement l’évolution du chien. L’inné donne la base, l’acquis construit le reste.


1. Le principe du test de Campbell

Le test s’effectue sur un chiot âgé d’environ sept semaines, à un moment où son comportement n’est pas encore façonné par la vie en famille. Il se compose de cinq petites épreuves qui mesurent son attitude face à l’humain, à la contrainte et à la nouveauté.

Chaque réponse correspond à une note de 1 à 5, selon la réaction du chiot. La majorité des réponses obtenues permettra d’esquisser un profil de caractère.


2. Les cinq tests de Campbell

1. Test d’attraction sociale

Placez le chiot au sol, éloignez-vous de quelques mètres et appelez-le doucement (en tapant des mains, par exemple).

  • 1 : Il accourt, queue haute, saute et mordille les mains → fort besoin de contact, dominance.

  • 2 : Il accourt, queue haute, gratte les mains → confiance et curiosité.

  • 3 : Il accourt, queue remuante → sociabilité équilibrée.

  • 4 : Il vient timidement, queue basse → réservé, sensible.

  • 5 : Il ne vient pas → méfiance ou inhibition.

2. Test d’acceptation de la domination

Effectué par une personne inconnue : le chiot est caressé avec une légère pression sur la tête et le dos.

  • 1 : Se débat, grogne, mordille → dominance marquée.

  • 2 : Se débat et griffe → fort tempérament.

  • 3 : Se débat, puis se calme et lèche → adaptabilité.

  • 4 : Se retourne sur le dos et lèche → soumission.

  • 5 : S’éloigne → fuite, crainte.

3. Test d’aptitude à suivre

La personne s’éloigne lentement sans parler.

  • 1 : Suit immédiatement, queue haute, mordille → domination, grande assurance.

  • 2 : Suit sans mordiller → volontaire.

  • 3 : Suit, queue basse → sociable mais prudent.

  • 4 : Suit timidement → sensible.

  • 5 : Ne suit pas → inhibition ou peur.

4. Test d’acceptation à la contrainte

Le chiot est mis sur le dos pendant 30 secondes, maintenu doucement.

  • 1 : Se débat violemment et mordille → forte résistance.

  • 2 : Se débat jusqu’à se libérer → indépendant.

  • 3 : Se débat puis se calme → équilibré.

  • 4 : Ne se débat pas, lèche les mains → soumission.

5. Test de la position soulevée

Le chiot est soulevé sous la poitrine pendant 30 secondes.

  • 1 : Se débat violemment, grogne, mord → dominance.

  • 2 : Se débat vigoureusement → fort caractère.

  • 3 : Se débat puis se calme → adaptabilité.

  • 4 : Ne se débat pas, lèche les mains → douceur, soumission.


3. Interprétation des résultats

  • Majorité de 1Dominant agressif : fort caractère, à réserver à des maîtres expérimentés. Bon potentiel pour le travail ou la garde.

  • Majorité de 2Volontaire : chien de travail idéal, demande une éducation ferme et cohérente.

  • Majorité de 3Équilibré : sociable, adaptable, bon chien de famille.

  • Majorité de 4Soumis : doux, sensible, peu adapté à la contrainte ou au travail intensif.

  • Majorité de 5Inhibé : timide, imprévisible, demande une grande patience et socialisation progressive.

Il peut arriver que les résultats soient contradictoires : c’est souvent lié au contexte (chiot trop jeune, fatigué, distrait ou stressé). Dans ce cas, il est recommandé de retester quelques jours plus tard.


4. Ce que le test ne dit pas

Le test de Campbell n’est pas une étiquette définitive. Il offre une photographie du tempérament à un instant T. L’éducation, la socialisation, les expériences et la cohérence du maître auront un impact majeur sur le futur comportement.

Un chiot très volontaire pourra devenir un adulte parfaitement stable s’il reçoit un cadre clair et juste. À l’inverse, un chiot soumis pourra gagner confiance avec du travail progressif et bienveillant.

Au CECH, nous considérons ce test comme un outil de compréhension, pas un jugement. Il aide à adapter notre méthode à la personnalité de chaque chiot, pour bâtir un apprentissage équilibré, durable et respectueux.


Conclusion

Le test de Campbell reste une référence pour comprendre les bases du comportement canin. Réalisé correctement et interprété avec recul, il aide à choisir et éduquer un chiot en accord avec sa personnalité. Mais n’oublions jamais : c’est le maître qui façonne le chien.

L’obéissance, ça s’apprend. Ici.